THE STYLE GATE
SIGNÉ ALESSANDRO MARIA FERRERI
Ingénieur formé à l’Ecole Polytechnique de Turin, Alessandro Maria Ferreri, 20 ans d’expérience en tant que manager dans de grands groupes, nous explique l’intelligence du luxe à travers The Style Gate.
The Style Gate ou Intelligence to luxury ?
Lorsque j’ai fondé ma société de management, je m’étais promis de concentrer mon travail sur les start-up de luxe qui souhaitaient un mentorship opérationnel pour prendre les meilleures décisions et éviter les erreurs, même naïves, qui auraient pu saper leur développement.
Au fil des années et des collaborations, je me suis rendu compte d’un autre atout : le réseau stratégique d’amis, les connaissances professionnelles et géographiques que j’avais construits au cours des 20 années de carrière en entreprise. Le mot intelligence a donc pris une double signification dans le nom de mon entreprise : d’une part, un sens strictement lié à la stratégie et à la recherche de nouveaux moyens de développer une marque, étant donné les grandes incertitudes du marché, l’offre déjà très importante compte tenu de l’agressivité des concurrents. D’autre part, la possibilité de fournir à mes clients des informations, des contacts et des liens stratégiques avec les principaux acteurs du luxe dans tous les pays du monde ou avec des chaînes de production spécifiques et raffinées.
La mode est rapide… Comment voyez-vous l’avenir ?
La mode a toujours été une expression sociale, elle doit être démocratique, accessible, à la fois frivole ou pleine de significations culturelles et religieuses. En fait, elle sera toujours le miroir de la vie et de l’âme humaine, avec tous ses aspects et ses incohérences. Ce que nous observons maintenant, c’est la prise de conscience du consommateur (et uniquement par la suite des marques) de l’impact de la mode sur nos vies et sur les ressources limitées de notre planète. Ce sont les nouvelles générations (celles qui sont paradoxalement plus sensibles à la mode rapide) qui se préoccupent de sensibiliser les marques de mode à la sustainability. Disons clairement que la mode ne peut être complètement durable, car elle doit se renouveler fréquemment, même si elle est en train de s’orienter vers une nouvelle conscience sociale.

Votre lien avec la mode ?
C’est un lien fort, à la fois parce que je m’occupe de satisfaire des besoins dans le secteur et que je suis moi-même un très gros consommateur. J’achète, je collectionne des pièces en édition limitée ou sur mesure. En outre, j’ai rédigé ma thèse sur les logiciels que les modélistes utilisent pour industrialiser les modèles à l’écran. Je suis tombé amoureux du processus d’ingénierie qui aide à transformer un croquis en deux dimensions en une magie tridimensionnelle. C’est pourquoi j’ai adoré l’époque où j’étais à Paris, à la tête du projet de Jean Paul Gaultier pour Hermès : la créativité de monsieur Gaultier est sans pareille ! Tous étaient ses assistants, de Margiela à Guesquière. Aujourd’hui, je collectionne les pièces de Watanabe ou de Comme des Garçons et je ne manque pas un défilé de Haider Ackermann ou de JW Anderson : ce sont eux les véritables références !
Projets futurs
Je délègue à mon équipe l’ensemble des activités consolidées et liées aux grandes marques, tout en gardant pour moi certaines start-up que j’apprécie beaucoup : la marque ultra chic de linge de maison Loretta Caponi à Florence. Pendant 50 ans, ils ont fourni les familles royales, les Getty, Rockfeller, Rothschild et Kennedy. Peu savent que Sting, Schnabel, Starck, Marzotto et Abramovich utilisent leurs draps et que Meghan et Kate dorment dans leur spectaculaire lingerie de dentelle
satinée et broderie ancienne. Mon autre coup de cœur, la marque de chaussures Di Minno. La fille de l’homme qui, pendant 50 ans, a créé des chaussures sur mesure pour Sinatra et Chaplin, a décidé de créer de magnifiques chaussures que Manolo Blahnik a accepté de produire. Et enfin Pineider, la marque de papeterie chic, née en 1774, qui a créé les cartons d’invitation pour tous les mariages de Liz Taylor, avec de l’encre lilas comme les yeux de la diva, et aujourd’hui imprime les papiers à lettres du Vatican, de Ferragamo et d’Armani. Leurs stylos- plumes sont prisés des collectionneurs et la petite maroquinerie est conçue pour contenir à la fois des cartes et un iPhone avec chargeur de batterie.
Conseils de style à nos lecteurs
Dans un monde globalisé grâce à Instagram, investissez dans des pièces spéciales. Et surtout dans les chaussures, qui doivent toujours être propres, brillantes et bien traitées. De là, vous pouvez comprendre à quel point une personne se soucie d’elle-même et de son apparence. Merci Alessandro Maria Ferreri !